Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Celinita en Buenos Aires
22 juillet 2011

Changement de stage et autres découvertes

Et oui…après un mois et demi de « J’essaie d’y mettre du mien et de trouver du boulot même quand il n’y en a pas » de « Bon, je sais très bien que je vais y aller et qu’on va boire du maté toute la journée » ou encore du « Ah ben oui, on est mercredi et je n’ai toujours pas de nouvelles de mon maitre de stage…vive le travail en Argentine » j’ai décidé d’arrêter de « bosser » (ou plutôt de perdre mon temps)  au Centre Culturel.

Grande décision, grandes explications mais à mon avis pas vraiment de changement pour les autres stagiaires qui vont arriver petit à petit dans le centre…

Résultat, je ne travaille pas maintenant pour une organisation mais pour trois !!! (Et je me suis vue obligée de commencer à faire du yoga pour compenser le stress de ne rien faire qui me gagnait)

D’abord avec le réseau de tourisme solidaire de la Boca et Barracas, pour laquelle je travaille sur tout ce qui touche à la Presse et à la Diffusion (et qui me permet gentiment d’avoir une convention de stage qui valide mes 6 mois à l’étranger, et donc mon diplôme)

Ensuite pour LIFE Argentina, une ONG qui fait du soutien scolaire et qui organise des jeux dans des comedores de Ciudad Oculta, un des bidonvilles les plus dangereux de la capitale et dans des refugios ou paradores, genre de centres d’accueil gérés par la ville et où se retrouvent des familles qui sinon seraient dans la rue. Là c’est vraiment un travail de terrain, très intéressant, et où en travaillant dans les mêmes endroits et en y restant quelque temps, il peut y avoir un réel suivi et une vraie relation qui s’installe avec les gens sur place !

Enfin, je vais travailler avec un metteur en scène argentin  et prof de théâtre à l’université de Buenos Aires qui a plusieurs projets à me proposer. Au final je dois voir ce qui me branche le plus et lui proposer un plan de travail, entre promotion d’une de ses pièce dans des festivals, mise en place d’une tournée pour une troupe amateur qui s’est crée dans son cours de théâtre ou aide à un groupe de femme perdues dans un petit village dans la jungle argentine et qui crée du fil naturel…

A côté de cela, vous l’imaginez bien, la course aux sorties culturelles, aux visites des alentours de Buenos Aires et autres joies de la vie de portena se poursuit…

Festival International d’art brut, et la folie te gagnera (ou presque)

Un samedi, me voila donc partie en direction du BORDA, centre psychiatrique un peu excentré de la ville et dans lequel se trouve un centre culturel où ce jour là avait lieu un festival d’art brut. Festival où s’il vous plait devait participer Banksy…Buzz médiatique sur la toile, plus de 6000 personnes inscrites pour l’événement, débats acharnés : viendra, viendra pas… Les derniers jours, tout est remis en cause, démenti officiel…viendra pas…

Quoi que, il y avait quelques traces bizarres dans le centre culturel…

P1060453

 En tout cas, un bon vent de folie (et c’est le cas de le dire) s’était emparé des lieux…ou plutôt on nous ouvrait les portes d’un endroit où durant toute une journée, la folie ordinaire s’est mêlée à la folie créatrice ambiante. Qui était « fou » qui ne l’était pas…grande question que je n’ai pas réussit à élucider. Le centre psychiatrique étant un centre ouvert, on rentrait et sortait sans savoir qui était qui et qui n’était pas et c’était bien mieux comme ca.

Arrivée à l’hôpital…mais non, il n’est pas abandonné…les investissements dans le domaine de la santé ne semblent pas être la priorité du gouvernement argentin…

P1060414

P1060456

P1060419

P1060420

« Souvenez vous que vous êtes dans un centre neuro psychiatrique, cela peut céder à tout moment »

P1060432

 "S’il vous plait, laissez le lieu ordonné" 

P1060446

« Si vous sentez que que vous souffrez d’une attaque de panique, dissimulez le »

P1060426

P1060450

P1060454

P1060499

P1060502

P1060504

Expérience assez inédite et déroutante, dérangeante. Je ne savais plus où donner de la tête : entre  les œuvres qui sortaient de partout, l’ambiance folle de fête complètement déjantée, le mélange des genres : visiteurs, acteurs, clowns, musiciens, personnes du centre…C’en était à ne plus savoir qui était fou, qui ne l’était pas, ce qui était un acte de folie ou simplement le fruit d’un acteur déguisé en clown avec des lunettes vertes mais un air un peu étrange qui était resté posté à votre droite pendant bien 5 minutes à vous regarder en coin sans dire un mot…

Fiesta de los 15 : du rose bonbon, des hormones et des footballeurs

Fête des 15 ans de la fille du meilleur ami de Roman (avant le clash de fin de stage…) durant laquelle j’étais photographe officielle de la fête…ce qui expliquait mon retour à l’âge des boums et autres joies de l’adolescence

La fête des 15 ans est un passage très important (et très impliquant financièrement) pour les jeunes filles argentines et leur famille . Par fête des 15 ans, il faut entendre grosse fête aves la famille et les amis du collège ou lycée, du rose bonbon et du blanc à gogo, des hormones adolescentes poussées à leur paroxysme (parceque ce soir là, la jeune fille a pour la première fois – officiellement -  le droit de danser avec des garçons)

La jeune fille, vêtue d’une robe froufrouteuse rose digne d’une des mariées les plus meringuées s’avance au bras de son père dans la haie d’honneur formée d’un côté par ses camarades de classe garçons et de l’autre par les jeunes filles (on ne mélange pas les torchons et les serviettes quand même). L’émotion est palpable, c’est vraiment un jour important et pour rien au monde les jeunes filles sacrifieraient cette journée de gloire (même si j’ai appris que celle-ci coutait quasiment le prix d’une voiture, ou d’une petite maison !

P1060537

P1060602

Arrivée de la quinceañera dans son habit de lumière...

P1060648

Première danse avec THE Papa de la soirée

Tigre : tu piloteras, mon frère

Changement de décor, changement de lieu : direction le delta du Tigre, à une heure de train de Buenos Aires, par le petit train de banlieue qui suit le rio, un dimanche d’hiver ensoleillé.

Arrivée à Tigre, petite ville aux charmes insoupçonnés : delta aux eaux brunies riches en fer, le delta du Tigre recèle de petits bijoux : îles perdues dans les embranchements du fleuve, embarcadères pour les bateaux collectifs du coin, qui emmènent les habitants du delta directement à leur embarcadère privé, maisons sur pilotis, terrasses en bord de fleuve, port aux fruits (qui se révèlera plutôt être un marché artisanal à portée touristique avec quand même quelques marchands de fruits) : on ne croirait pas si proche de la capitale !

P1060884

Embarquement immédiat dans le bus local

P1060863

P1060868

P1060899

Un camping qui fait rêver...

P1060901

Un lampadaire des plus "nature" avec électricité intégrée dans le tronc s'il vous plaît!

P1060911

Isla de Las Tres Bocas. EN gros "Ne me fais pas chier pendant ma sièste, de 14h à 18h"....ahhh ces argentins...

P1060921

P1060941

Retour vers Tigre

P1070009

El Puerto de frutas, littéralement "Port aux fruits"

P1070008

P1060967

De la peau de vache argentine, de la vraie!

P1060981

Hamac deux places...en prévision de prochaines nuits d'été

P1060996

P1060976

Buveuses de Submarinos (Sousmarins) = vrai chocolat qui fait le sousmarin dans du lait chaud

P1060984

San Antonio de Areco : tu chevaucheras, ma sœur

Dimanche évasion, toujours plus loin de la capitale : cette fois ci, dans un village gaucho (entendez cow-boy argentin) en plein milieu de la Pampa. Réveil : 5h45 du matin, dur dur…direction la gare d’omnibus de la capitale, levé de soleil dans le bus, et traversée de champs de je ne sais trop quoi et de paysages désertiques : bienvenue dans la Pampa ! Quelques 2 heures plus tard et après un bon roupillon, arrivée dans le village sous les fumets de viande grillée (on ne m’avait pas menti, l’asado (barbecue argentin) ça ne rigole pas, on s’y atèle des 9heures du matin, dans la joie, la bonne humeur et dans la viande crue bien entendu). Tels des étendards à l’entrée des restaurants de la ville, on pourra apercevoir au passage du boudin noir, des côtelettes, rognons et autres réjouissances de carnivores ou encore des morceaux de viande immenses et non identifiés qui cuiront toute la matinée tranquillement (j’irai même jusqu’à dire, au rythme argentin).

P1070057

Dès 9h30 du matin...asado!

P1070126

De plus près, ca fait presque crucifixion...

Après une balade rapide dans la ville, à la recherche d’une âme qui vive voire même, comble du luxe d’un office du tourisme, on se retrouve dans une estancia un peu excentrée du centre de la ville pour une balade à cheval, la première pour moi.

P1070081

P1070092

Negrito (mon cheval) vient de se réveiller, pas de grasse mat’ ce dimanche, dommage ! Après une montée à l’étrier difficile, accrochée à la crinière du pauvre poney et assise sur une selle « tradi » faite d’une bonne couche de laine de mouton surplombant une selle de cuir des plus vintage, je me retrouve au pas (pour le moment) en ballade dans le domaine de l’estancia. Après quelques pauses petit dej’ dans les arbres des alentours (Negrito m’a fait payer son manque de grasse mat’ par un brunch gigantesque fait de baies et de feuilles d’arbre à gogo), tentative de trot : petits coups de talons sur les côtés, je serre les cuisses, dos en arrière (il faut que tu te fasses la plus lourde possible qu’elle disait…), Negrito part au trot et moi je suis prise de petits sursauts à droite, à gauche, tentative de rencontre avec mon centre d’équilibre infructueuse avec rebonds sur la selle en cuir dure comme de la pierre : mes fesses s’en souviendront. Je repars au pas jusqu’à la descente épique de ma monture qui bien entendu, après tant de baies ingurgitée, s’offrira quelques bonnes lampées d’eau boueuse dans le puits d’à côté !

P1070114

P1070097

Vue d'en haut

P1070106

 

Mais une première chevauchée dans San Antonio, c’est plutôt la classe quand même…

Ensuite, journée rythmée par la visite d’un musée (vous avez dit musée ?) plutôt vide du Gaucho mais exposant quelques belles pièces : étriers, outils pour les chevaux en tout genre mais surtout vidéo d’une journée « exceptionnelle » pour la ville…

Vous entendrez LA journée où il a neigé à San Antonio de Areco : on avait droit aux commentaires du personnel du musée, photos et petite musique à l’appui, entourés de quelques touristes argentins, qui, au vue des réactions étonnées, ne devait pas connaitre les réjouissances de la neige non  plus !

Retour dans la rue des restaurants pour qu’Elise teste la parilla du coin, (littéralement la grille sur laquelle on fait griller la viande) et que moi je teste la survie d’une végétarienne en terre hostile (les pâtes sont mes amies)…Balade dans les ateliers des artisans de la ville pour digérer, submarino (une vraie barre de chocolat noir qui fait le sous-marin (d’où le nom) dans du lait chaud) en terrasse, au froid mais au soleil ! Petit spectacle improvisé de danses traditionnelles de la Pampa et balade rapide le long de la rivière…

Retour en bus vers la capitale après une bonne journée au grand air ou comment profiter au mieux pour la première fois du bus « semi-cama » (moitié de lit…) avec siège molletonné inclinable presque à l’infini (forcément limitée par les genoux du passager de derrière) et repose pieds gigantesque qui fait qu’en effet, on a à moitié l’impression d’être dans un vrai lit ! (J’aurais peut être moins cette impression quand il s’agira de faire quelques 17 heures de bus dans ce même genre de sièges améliorés…)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité