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Celinita en Buenos Aires

22 juillet 2011

Changement de stage et autres découvertes

Et oui…après un mois et demi de « J’essaie d’y mettre du mien et de trouver du boulot même quand il n’y en a pas » de « Bon, je sais très bien que je vais y aller et qu’on va boire du maté toute la journée » ou encore du « Ah ben oui, on est mercredi et je n’ai toujours pas de nouvelles de mon maitre de stage…vive le travail en Argentine » j’ai décidé d’arrêter de « bosser » (ou plutôt de perdre mon temps)  au Centre Culturel.

Grande décision, grandes explications mais à mon avis pas vraiment de changement pour les autres stagiaires qui vont arriver petit à petit dans le centre…

Résultat, je ne travaille pas maintenant pour une organisation mais pour trois !!! (Et je me suis vue obligée de commencer à faire du yoga pour compenser le stress de ne rien faire qui me gagnait)

D’abord avec le réseau de tourisme solidaire de la Boca et Barracas, pour laquelle je travaille sur tout ce qui touche à la Presse et à la Diffusion (et qui me permet gentiment d’avoir une convention de stage qui valide mes 6 mois à l’étranger, et donc mon diplôme)

Ensuite pour LIFE Argentina, une ONG qui fait du soutien scolaire et qui organise des jeux dans des comedores de Ciudad Oculta, un des bidonvilles les plus dangereux de la capitale et dans des refugios ou paradores, genre de centres d’accueil gérés par la ville et où se retrouvent des familles qui sinon seraient dans la rue. Là c’est vraiment un travail de terrain, très intéressant, et où en travaillant dans les mêmes endroits et en y restant quelque temps, il peut y avoir un réel suivi et une vraie relation qui s’installe avec les gens sur place !

Enfin, je vais travailler avec un metteur en scène argentin  et prof de théâtre à l’université de Buenos Aires qui a plusieurs projets à me proposer. Au final je dois voir ce qui me branche le plus et lui proposer un plan de travail, entre promotion d’une de ses pièce dans des festivals, mise en place d’une tournée pour une troupe amateur qui s’est crée dans son cours de théâtre ou aide à un groupe de femme perdues dans un petit village dans la jungle argentine et qui crée du fil naturel…

A côté de cela, vous l’imaginez bien, la course aux sorties culturelles, aux visites des alentours de Buenos Aires et autres joies de la vie de portena se poursuit…

Festival International d’art brut, et la folie te gagnera (ou presque)

Un samedi, me voila donc partie en direction du BORDA, centre psychiatrique un peu excentré de la ville et dans lequel se trouve un centre culturel où ce jour là avait lieu un festival d’art brut. Festival où s’il vous plait devait participer Banksy…Buzz médiatique sur la toile, plus de 6000 personnes inscrites pour l’événement, débats acharnés : viendra, viendra pas… Les derniers jours, tout est remis en cause, démenti officiel…viendra pas…

Quoi que, il y avait quelques traces bizarres dans le centre culturel…

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 En tout cas, un bon vent de folie (et c’est le cas de le dire) s’était emparé des lieux…ou plutôt on nous ouvrait les portes d’un endroit où durant toute une journée, la folie ordinaire s’est mêlée à la folie créatrice ambiante. Qui était « fou » qui ne l’était pas…grande question que je n’ai pas réussit à élucider. Le centre psychiatrique étant un centre ouvert, on rentrait et sortait sans savoir qui était qui et qui n’était pas et c’était bien mieux comme ca.

Arrivée à l’hôpital…mais non, il n’est pas abandonné…les investissements dans le domaine de la santé ne semblent pas être la priorité du gouvernement argentin…

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« Souvenez vous que vous êtes dans un centre neuro psychiatrique, cela peut céder à tout moment »

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 "S’il vous plait, laissez le lieu ordonné" 

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« Si vous sentez que que vous souffrez d’une attaque de panique, dissimulez le »

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Expérience assez inédite et déroutante, dérangeante. Je ne savais plus où donner de la tête : entre  les œuvres qui sortaient de partout, l’ambiance folle de fête complètement déjantée, le mélange des genres : visiteurs, acteurs, clowns, musiciens, personnes du centre…C’en était à ne plus savoir qui était fou, qui ne l’était pas, ce qui était un acte de folie ou simplement le fruit d’un acteur déguisé en clown avec des lunettes vertes mais un air un peu étrange qui était resté posté à votre droite pendant bien 5 minutes à vous regarder en coin sans dire un mot…

Fiesta de los 15 : du rose bonbon, des hormones et des footballeurs

Fête des 15 ans de la fille du meilleur ami de Roman (avant le clash de fin de stage…) durant laquelle j’étais photographe officielle de la fête…ce qui expliquait mon retour à l’âge des boums et autres joies de l’adolescence

La fête des 15 ans est un passage très important (et très impliquant financièrement) pour les jeunes filles argentines et leur famille . Par fête des 15 ans, il faut entendre grosse fête aves la famille et les amis du collège ou lycée, du rose bonbon et du blanc à gogo, des hormones adolescentes poussées à leur paroxysme (parceque ce soir là, la jeune fille a pour la première fois – officiellement -  le droit de danser avec des garçons)

La jeune fille, vêtue d’une robe froufrouteuse rose digne d’une des mariées les plus meringuées s’avance au bras de son père dans la haie d’honneur formée d’un côté par ses camarades de classe garçons et de l’autre par les jeunes filles (on ne mélange pas les torchons et les serviettes quand même). L’émotion est palpable, c’est vraiment un jour important et pour rien au monde les jeunes filles sacrifieraient cette journée de gloire (même si j’ai appris que celle-ci coutait quasiment le prix d’une voiture, ou d’une petite maison !

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Arrivée de la quinceañera dans son habit de lumière...

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Première danse avec THE Papa de la soirée

Tigre : tu piloteras, mon frère

Changement de décor, changement de lieu : direction le delta du Tigre, à une heure de train de Buenos Aires, par le petit train de banlieue qui suit le rio, un dimanche d’hiver ensoleillé.

Arrivée à Tigre, petite ville aux charmes insoupçonnés : delta aux eaux brunies riches en fer, le delta du Tigre recèle de petits bijoux : îles perdues dans les embranchements du fleuve, embarcadères pour les bateaux collectifs du coin, qui emmènent les habitants du delta directement à leur embarcadère privé, maisons sur pilotis, terrasses en bord de fleuve, port aux fruits (qui se révèlera plutôt être un marché artisanal à portée touristique avec quand même quelques marchands de fruits) : on ne croirait pas si proche de la capitale !

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Embarquement immédiat dans le bus local

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Un camping qui fait rêver...

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Un lampadaire des plus "nature" avec électricité intégrée dans le tronc s'il vous plaît!

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Isla de Las Tres Bocas. EN gros "Ne me fais pas chier pendant ma sièste, de 14h à 18h"....ahhh ces argentins...

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Retour vers Tigre

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El Puerto de frutas, littéralement "Port aux fruits"

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De la peau de vache argentine, de la vraie!

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Hamac deux places...en prévision de prochaines nuits d'été

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Buveuses de Submarinos (Sousmarins) = vrai chocolat qui fait le sousmarin dans du lait chaud

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San Antonio de Areco : tu chevaucheras, ma sœur

Dimanche évasion, toujours plus loin de la capitale : cette fois ci, dans un village gaucho (entendez cow-boy argentin) en plein milieu de la Pampa. Réveil : 5h45 du matin, dur dur…direction la gare d’omnibus de la capitale, levé de soleil dans le bus, et traversée de champs de je ne sais trop quoi et de paysages désertiques : bienvenue dans la Pampa ! Quelques 2 heures plus tard et après un bon roupillon, arrivée dans le village sous les fumets de viande grillée (on ne m’avait pas menti, l’asado (barbecue argentin) ça ne rigole pas, on s’y atèle des 9heures du matin, dans la joie, la bonne humeur et dans la viande crue bien entendu). Tels des étendards à l’entrée des restaurants de la ville, on pourra apercevoir au passage du boudin noir, des côtelettes, rognons et autres réjouissances de carnivores ou encore des morceaux de viande immenses et non identifiés qui cuiront toute la matinée tranquillement (j’irai même jusqu’à dire, au rythme argentin).

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Dès 9h30 du matin...asado!

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De plus près, ca fait presque crucifixion...

Après une balade rapide dans la ville, à la recherche d’une âme qui vive voire même, comble du luxe d’un office du tourisme, on se retrouve dans une estancia un peu excentrée du centre de la ville pour une balade à cheval, la première pour moi.

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Negrito (mon cheval) vient de se réveiller, pas de grasse mat’ ce dimanche, dommage ! Après une montée à l’étrier difficile, accrochée à la crinière du pauvre poney et assise sur une selle « tradi » faite d’une bonne couche de laine de mouton surplombant une selle de cuir des plus vintage, je me retrouve au pas (pour le moment) en ballade dans le domaine de l’estancia. Après quelques pauses petit dej’ dans les arbres des alentours (Negrito m’a fait payer son manque de grasse mat’ par un brunch gigantesque fait de baies et de feuilles d’arbre à gogo), tentative de trot : petits coups de talons sur les côtés, je serre les cuisses, dos en arrière (il faut que tu te fasses la plus lourde possible qu’elle disait…), Negrito part au trot et moi je suis prise de petits sursauts à droite, à gauche, tentative de rencontre avec mon centre d’équilibre infructueuse avec rebonds sur la selle en cuir dure comme de la pierre : mes fesses s’en souviendront. Je repars au pas jusqu’à la descente épique de ma monture qui bien entendu, après tant de baies ingurgitée, s’offrira quelques bonnes lampées d’eau boueuse dans le puits d’à côté !

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Vue d'en haut

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Mais une première chevauchée dans San Antonio, c’est plutôt la classe quand même…

Ensuite, journée rythmée par la visite d’un musée (vous avez dit musée ?) plutôt vide du Gaucho mais exposant quelques belles pièces : étriers, outils pour les chevaux en tout genre mais surtout vidéo d’une journée « exceptionnelle » pour la ville…

Vous entendrez LA journée où il a neigé à San Antonio de Areco : on avait droit aux commentaires du personnel du musée, photos et petite musique à l’appui, entourés de quelques touristes argentins, qui, au vue des réactions étonnées, ne devait pas connaitre les réjouissances de la neige non  plus !

Retour dans la rue des restaurants pour qu’Elise teste la parilla du coin, (littéralement la grille sur laquelle on fait griller la viande) et que moi je teste la survie d’une végétarienne en terre hostile (les pâtes sont mes amies)…Balade dans les ateliers des artisans de la ville pour digérer, submarino (une vraie barre de chocolat noir qui fait le sous-marin (d’où le nom) dans du lait chaud) en terrasse, au froid mais au soleil ! Petit spectacle improvisé de danses traditionnelles de la Pampa et balade rapide le long de la rivière…

Retour en bus vers la capitale après une bonne journée au grand air ou comment profiter au mieux pour la première fois du bus « semi-cama » (moitié de lit…) avec siège molletonné inclinable presque à l’infini (forcément limitée par les genoux du passager de derrière) et repose pieds gigantesque qui fait qu’en effet, on a à moitié l’impression d’être dans un vrai lit ! (J’aurais peut être moins cette impression quand il s’agira de faire quelques 17 heures de bus dans ce même genre de sièges améliorés…)

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22 juin 2011

Les argentins et la viande, une grande histoire d'amour

Je résiste

Entre Parillas (barbecues génats où la quantité moyenne de viande ingurgitée dépasserait l'entendement de tout européen le plus carnivore qu'il soit), gâteaux à la graisse de vache, cuirs de toutes sortes, je pense que vous l'aurez bien compris : l'Argentine, c'est le pays de la viande! Laissez moi vous faire part de mes dernières découvertes dans ce domaine :

1. Il existe ici une invention toute récente : le hamburger 5 steack qui fait même un peu peur quand on le voit...je me demande d'ailleurs par quel moyen technique il eput se manger!

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2. L'obsession pour la viande s'inscrit jusque dans les musées : dernièrement, au MALBA, une artiste peintre proposait une version tout à fait origniale du sigle de 10, 20 ou 50 pesos présent sur les billets argentins...sang déshidraté sur plaque de verre! Au programme également, tresse d'intestins de vache sous cloche tranparente, conservée parfaitement dans un liquide non identifié, damier au sol à base de graisse de boeuf (qui donne un effet marbré des plus réussits) et de parafine mêlée à de la graisse bovine. Sortie de cet enfer, j'ai retrouvé avec un bonheur non dissimulé mes épinards.

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L'expo dont je vous parle était cachée après les escaliers...

3. Que les gâteaux ici, il faut y faire attention! En France, une pâtisserie digne de ce nom se fait au beurre....Ici, on mêle insidieusement au sucre une graisse qui n'est pas du beurre. C'est encore mieux de le découvrir après : et oui, les coroissant que je mangeais le matin et que trouvais plutot ressemblants aux croissants français, les galletitas avec le maté que l'on m'a proposé si gentillement, les crakers d'hier soir, eux aussi ils contenaient un truc pas catholique pour une végétarienne!

4. Il se dit que la Casa Rosada était initalement peinte avec du sang de vache, utilisé à l'époque pour colorer la peinture...dur dur le symbole de violence qui va jusqu'à entacher les monuments d'état!

Cours de chant-yoga-thérapie de groupe-et autres

Un cours d'improvisation vocale, ça ne peut faire de mal à personne alors, hop, direction le centre culturel San Martin qui propose des dizaines e cours différents : théâtre, photo, danse contemporaine, tout est possible...même les mélanges les plus étonnants. Me voilà donc dans la salle de cours, qui se remplit petit à petit, jeunes, moins jeunes, et la voilà pleine à craquer! Et là, l'expérience commence : on s'automasse, on se relaxe, on bouge son corps comme un élastique, on respire, on fait des onomatopées bizarres, le volume monte, ça fait limite trans...Je vois des sourires pointer autours de moi, le fou rire est proche...Le prof semble être sur son nuage, en bon uluberlu...Je crois que finalement, ce genre d'approche alternative, ce n'est pas pour moi pour le moment!

En passant par les ruelles de la capitale

Une légende locale, Carlos Gardel, chanteur de tango

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La ruelle où une maison dans laquelle il a vécu a été transformée en musée

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Un activiste retraité de la Plaza de Mayo

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Un Carlos Gardel à tendance asiatique...

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Festival Ciudad Emergente au Centre Culturel de la Recoleta

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Retour en métro (contrairement aux apparences, il fonctionne encore)

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Milonga a la Catedral

Première milonga à Buenos Aires. Arrivée dans une ancienne fabrique de textiles, de dehors on ne se doute de rien! Et là, on entre dans un espace un peu sombre, allumé parci par là de petites lumières de toutes formes, quelques tables sont posées les long des murs, la pièce est immense mais surtout, on peut à peine distinguer le plafond tellement la pièce est haute et peu illuminée. Au centre, la piste de danse, faite de parquet qui grince, ça y est les cours commencent : en bonne observatrice, je repère les meilleurs couples. Car si la population est plutôt jeune est le style plutôt tranquille, on repère vite les rois et reines de la soirée : style années 40, chapeau, béret, pantalons à pince, rouge et noir qui dominent, regard de braise : tout y est! La danse est langoureuse, chacun à son style, en passant par le style crabe un peu rouillé, langouste avec plus de virtuosité mais où on sent que ça coince encore un peu et après le must du must le style chat qui danse à pas de velours, enlace et entrelace sa partenaire à n'en plus finir avec une grâce et une agilité...il faut le voir pour le croire!

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10 juin 2011

le travail ou comment profiter de son temps libre

Et oui, je ne sais pas si c'est le rythme argentin ou si c'est juste spécifiquement pour moi, mais en ce moment, c'est loin, très loin d'être le rush au boulot...à mon grand regret. Quelques allers-retours par ci ou par là pour boire un maté ou contempler la fresque peinte en live sur les murs du centre par un peintre, casi 80 ans, montant sur un escabeau de fortune pour atteindre fébrilement le plus haut point du plafond.

Car en effet, après avoir commencé le début de la fresque il y a quelques bonnes années sous ordre des extraterrestres qui le lui avaient demandé (et je ne rigole pas) il était temps d'achever son oeuvre, réalisée, selon ses dires uniquement de manière circulaire.L'échafaudage représente la table où il y a la peinture ainsi que le petit caisson en bois. J'avoue qu'en étant aux premières loges, je me suis demandé plus d'une fois s'il n'allait pas tomber.

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Le week end dernier, j'ai rencontré un des autres acteurs du réseau de tourisme solidaire, un restaurant-bar "Los Laureles" qui est également une tangueria, c'est à dire un lieu où l'on danse la tango. Ce soir là, chants et musiques traditionnelles au programme!

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Ce week end, c'était également les 25 ans de la feria de Mataderos, une feria où se retrouvent vendeurs d'artisanat de tout le pays, barbecues géants, danseurs traditionnels, groupes de musique folklorique, et anciennement les ouvriers des abattoirs de la ville qui se trouvaient juste sur cette place! Matadero, en effet, signifie "abattoire" en français. Je ne pouvais pas mieux rêver pour mon dimanche enuagé. Hop, dans le colectivo (bus) direction la feria.

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Les danseurs traditionnels, notamment de la danse du mouchoir

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Artisanat gaucho

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Mademoiselle Lama qui venait fouiller mon sac

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Un vendeur tipique de produits tipiques

Quelques empanadas plus tard...

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...petit tour au musée Eva Peron (plus connue sous le nom d'Evita). Figure, idole, pour de nombreux argentins, controversée pour certains autres. Les argentins lui vouent un véritable culte pour la plupart...on peut même l'appercevoir illuminée sur un mur d'immeuble à quelques pas de chez moi

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Mariée à au Général Peron, elle a eu un rôle politique important, réalisant tout un travail social de constructions d'hôpitaux, d'orphelinats dans le pays, un travail politique pour permettre aux femmes d'avoir le droit de voter... et est décédée très jeune, à 33 ans, ce qui a renforcé le mythe populaire...

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Les quelques cendres du volcan Cordon Caulle, situé à la frontière entre l'Argentine et le Chili, qui passent au dessus de ma tête en ce moment, ont réussi à faire fermer tous les vols de l'aéroport de Buenos Aires. Une des colocs qui devait revenir de Paris avec une quantité importante de fromage qui pue dans son sac a été lamentablement bloquée...

A Buenos Aires, l'hiver arrive...le temps se raffraichit...et les vendeurs ambulants s'adaptent : fini les vendeurs de jus d'oranges frais (ou presque), maintenant c'est vendeurs de paquets de mouchoirs et de thermomètres (pas pour mesurer la température extérieure...). Dans une semaine, l'hiver arrive!

Et là je me dis que j'ai bien choisi le moment pour partir dans l'hémishère sud : au lieu d'enchaîner 1 an et demi d'été, j'ai préféré enchaîner 1 an et demi d'hiver : j'ai à peine eu le temps de voir le début du printemps en France que je me retrouve en hiver en Argentine...

2 juin 2011

Les découvertes de la semaine

La semaine fut riche de découvertes, entre la connaissance de quelques nouveaux lieux de culture de la ville, une immersion presque totale dans une famille argentine et les ballades et vas et viens casi incessants dans une ville qui n'arrête pas de bouger!

Entre temps j'ai appris que :

 1. Les vendeurs de churros fourrés au Dulce de Leche en bas de chez moi sont des memebres du parti communiste local et détiennent un local à cet effet ( = vendre des pâtisseries à des prix défiant toute concurrence. Mauvaise idée de s'installer à côté)

2. Que le restaurant en bas est également un restaurant "du parti" et est celà dit en passant très bon. Une touche d'épice Mao par ci, une pincée de Lénine par là et un simple plat de pâtes se transforme en un instant en un met des plus politisés.

3. Que l'avortement est toujours illégal en pays argentin et que les filles sont obligées de faire appel à un faiseur d'ange charitable et illégal ou de s'exiler aux Etats-Unis (pour presque le même prix)

4. Que certaines pâtisseries voire même certains pains sont faits à partir de graisse animale. Le problème pour moi c'est que même la boulangère d'en bas ne sait pas lesquels sont mangeables par une végétarienne ou non. Résultat : j'essaie de ne pas y penser en mangeant. (dur dur)

Au delà de toutes ces réflexions plus ou moins importantes pour ma survie et plus ou moins polémiques, je me sens de plus en plus intégrée à la famille de Roman : invitation à l'anniversaire des 7 ans de son fils, Nacho, récupération de la famile nombreuse à la sortie de l'école, aide pour les devoirs, apprentissage de lecture d'heure sur cadran à chiffre, parties endiblées de Ta-Té-Ti (un genre de jeu du morpion local), partage de secrets...tout y est passé!

 

La coloc quant à elle se remplit petit à petit : une chilienne végétarienne et une suisso-polonaise ont investit les lieux et un couple de péruvo-argentins va emménager d'ici peu...on est presque au complet mais on ne couvre malheureusement pas encore tous les continents! Dimanche dernier a d'ailleurs été consacré à la réalisation d'un repas de bienvenue avec un entraînement spécial dans le roulage du gnocchi sur fourchette. L'expertise est encore loin, mais la technique s'améliore et je compte bien rattraper ma note par la partie artistique. Le jury est cependant très pointilleux.

Je continue à découvrir petit à petit tout lieux où pourrait éventuellement se passer un événement artistico-littéraro-circo intéressant. Festival de cirque sous châpiteau et en extérieur par la compagnie Les Sept doigts de la main, festival MAM (Mujeres-Arte y Migracion - Femmes, Art et Migrations) dans un esapce fait de petites pierres et d'arcades, Centre Culturel Borges où se tenait une jolie exposition de photos sur la Terre de Feu, Cementerio de la Recoleta (genre de Père Lachaise local)

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Expo sur Doisneau au Centre Culturel de la Recoleta, à côté du cimetière et pour le jour de la Patrie argentine (le 25 de Mayo). Comme ca j'ai pensé à ma "patrie" à moi durant ce jour férié!

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Tour de Babel en livres réalisée par une artiste très connue en argentine : Marta Minujin, et parceque Buenos Aires, cette année, c'est la capitale du livre!

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La Tour avec la statue de San Martin, héro de l'indépendance en Amérique du Sud

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Le plus intéressant c'est de se rapprocher un peu...oui, un peu plus près: P1060184

30 000 livres enfermés dans des pochettes plastiques, c'est triste! C'est une tour de Babel de premières de couverture où l'on ne peut même pas prendre le temps de feuilleter certains ouvrages très intéressants (cf : ci dessus).

En passant, un petit tour par la maison suspendue (du même genre  et de la même fondation que celles que le Centre Culturel construit : Un techo para mi pais  - un toit pour mon pays) en plein milieu de la grande plaza de Mayo [La suspension s'est avérée plutôt être un gros mono-piloti]

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Un petit tour en char dans le musée à côté de la Casa Rosada (j'essayais de me faire passer pour la princesse mais on ne m'a pas laissée y monter. Démasquée avant d'avoir pu m'y engouffrer...)

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Et théâtre alternatif dans un lieu faisant partie du réseau de tourisme solidaire avec lequel je travaille : Querida Elena (Chère Elena, en hommage a une de mes compis de Paris?)querida_elena

Un lieu complètement atypique, dans lequel il faut entrer en connaisseur des lieux (et accueilli par un majordome à l'ancienne et chapeau haut de forme), n'étant nullement signalé dans la petite ruelle sombre où il se trouve. Un mélange des genre : théâtre participatif, danse, vidéo, musique, où toutes les pièces de la maison sont investies par les quelques 30 spectateurs qui se serrent dans la salle à manger pour prendre part au festin théâtral qui s'y joue.

Entre tout celà, je trouve à peu près le temps de travailler (le rythme argentin, on s'y fait vite...) sur des projets du Centre culturel et pour la presse et diffusion du réseau de tourisme solidaire dont je découvre petit à petit les acteurs et lieux méconnus du touriste non averti!

 

24 mai 2011

Nouvelles du front

Ca y est, j'ai enfin pu prendre quelques photos du centre culturel (vous pouvez d'ailleurs jeter un cou d'oeil de ma sélection de clichés dans les albus photos sur la gauche!). C'est vrai que c'est un endroit qui s'y prête particulièrement, un désordre organisé ou pas, des oeuvres accrochées un peu partout, une réserve de matériaux énormissime : avec la lumière naturelle des beaux jours c'est juste un endroit complètement surprenant, à côté de la ligne de chemins de fer (on peut observer les allées et venues des trains de la fenêtre).

Vendredi, je devais rencontrer la personne en charge de tout le réseau de tourisme social et solidaire des quartiers de la Boca et de Barracas. Finalement, le rendez vous n'avait lieu que tard dans l'après midi, je suis arrivée et on m'a présenté des personnes qui venaient du quartier de Villa Soldati, au sud ouest de la ville dont Rosa, en charge d'un "Refugio" (Refuge) pour les femmes du quartier. Elle venait d'ammener au commissariat une femme battue pour qu'elle dépose plainte contre son mari. Après avoir discuté avec elle, elle a gentillement proposé de m'emmener visiter l'endroit où elle travaille. Je sors et monte donc avec quelques autres personnes dans un immense 4x4 gris à l'américaine direction Villa Soldati, serrés à 4 sur la banquette arrière du véhicule, sans savoir vraiment où l'on m'embarquait...Arrivée et trajets remuants, que ce soit par les routes empruntées ou par ce qui m'était donné à voir derrière les vitres. Nous avons traversé le quartier surnommé la "Playa Blanca" (Plage Blanche) connu dans toute la ville pour son sable blanc et fin commercialisé à tout va, plage parsemmée de baraquements de toutes sortes, faits de planches de bois, de tôles ou de bâches en plastique, avec des feux de bois à l'entrée. Des bidonvilles, je n'en avais jamais vraiment vu, et là de se retrouver en plein milieu, dans un gros 4x4, ca avait des allures de film. Même si on me rassurait à côté, j'en menais pas large. Ils en rajoutaient dans la voiture "GPS : quartier de zone 3, faites demi tour"...Le côté encore plus triste de tout celà, c'est que les trottoirs étaient jonchés d'enfants et de jeunes fumant le paco ou la pasta base, à ce que j'ai compris des explications, un produit (déchet) qui résulte du processus de production de la cocaïne et qui se revend à très bas prix pour être fumé et détruire en moins d'un an tout ce qui pouvait exister de neurones dans les têtes des consommateurs (qui peuvent commencer dès l'âge de 8-10 ans). Finalement, nous ne nous sommes ensuite pas attardés une fois arrivés au Refuge mais j'y retournerai probablement avec la même équipe pour un projet du centre.

Remise des émotions autour d'une pizza en compagnie de Roman et Luis (le chauffeur du 4x4) dans Barracas, dans un bar rempli de testostérone. Deuxième expérience de la journée : expérimenter le regard interrogateur de 25 hommes argentins dans un café ou la présence féminine - et en plus étrangère - à cette heure de l'après midi semblait proscrite!

Finalement, mon premier jour de vrai travail a commencé : j'ai pu rencontrer Teresa, directrice du réseau de tourisme solidaire et également gérante du Maté Bar (où fut tourné une partie du Tetro de Copolla). Normalement je vais donc travailler à la fois dans le centre culturel et pour ce réseau de tourisme social et solidaire qui se met en place dans deux quartiers dénigrés de Buenos Aires pour tout ce qui touche au tourisme.(hormis exceptions, comme celle des maisons bariolées du Caminito)

Le week end, je continuais donc mes périgrinations touristique et gastronomiques à travers la capitale : churros rellenos con dulce de leche (un délice)

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Vous pouvez constater que fourrer un churros de dulce de leche, c'est toute une technique!

Visite de la librairie el Ateneo qui se trouve dans un ancien théâtre et dont les salons de lecture se trouvent dans les balcons!

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Pause zen dans le Jardin Japonais tout au nord de la ville

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En compagnie de poissons bizarresP1050991 ...

et de végétaux aux protubérances étrangesP1050993

Ensuite, projection débat lors du festival international de ciné sur les droits de l'homme, visite de la foire d'art contemporain la arteBA et milonga dans les rues de Buenos Aires...

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J'y ai d'ailleurs trouvé mes espadrilles d'été idéales (elle font aussi un peu chaussures-crampons vintage...) et peuvent servir éventuellement de chaussures de danse de tango quand on n'a pas su comment refuser une danse à un argentin - et qu'on ne sait pas danser le tango - ...je vous laisse imaginer ce que ca pourrait donner

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Et milonga du dimanche soir pour le dernier jour du championnat de tango de la ville de Buenos Aires!

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19 mai 2011

Le non début de stage ou la poursuite des vacances

Pour résumer : lundi, vacances prolongée.

Après une soirée marquée sous le signe de l'alfajor, durant laquelle j'ai eu la chance d'avoir un cours théorique personalisé sur toutes les sortes d'alfajores argentins, leur histoire et leurs spécificités, je peux passer à la pratique. Entre les Jorgitos, les Havanna, les Bon et Bon... (vous pouvez jeter un petit coup d'oeil sur internet, il existe des dizaines et des dizaines de marques différentes d'alfajores et même des blogs de fanatiques!), les doble capas et triple capas (deux ou trois couches de biscuit), je vais vraiment avoir besoin d'une pratique quotidienne durant mes 7 mois en Argentine pour désigner quel est MON alfajor. Car chacun a son alfajor de Proust, encore faut-il prendre le temps de le découvrir!

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L'alfajor, vous l'aurez compri, un vrai fait culturel et social en argentine, en vente dans tous les bons locutorios et autres petites échoppes qui foisonnent dans la ville.

Mardi, premier jour de "travail" = rendez-vous à 12h30 au centre culturel pour rencontrer à la fois Roman, le directeur du centre et Remy la personne par laquelle je suis passée pour trouver le stage. Bus 59 direction le centre culturel, arrivée au terminal à Barracas après quelques péripéties bus-istiques : il faut quand même un temps d'adaptation pour comprendre et intégrer le mode de fonctionnement des transports d'une ville, surtout avec un sens de l'orientation comme le mien...

Donc j'arrive dans ce bâtiment, ancien bâtiment ferroviaire, transformé à la fois en un lieu de création artistique, de récupération de tout genre, où se passent des ateliers artistiques de toute sorte pour les jeunes du quartier et également un esapce de refléxion (et surtout d'action) sur l'habitat social et le tourisme solidaire : tout un programme! C'est donc ici plutôt une vision très pratique et active qui semble s'être mise en place.

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cc_2 (ce ne sont pour l'instant pas mes photos mais vous aurez bien entendu droit à une sélection de mes plus beaux clichés en exclusivité)

L'accueil a été très chaleureux et j'ai rapidement eu droit à une visite du centre et à une présentation des différents projets mis en place, dont un projet tout nouveau de création de maisons en bois de type mobil-home pour permettre à des famille en situation d'extrême précarité d'avoir un toit.

Au programme de cette première journée : discussions diverses et variées, rencontre avec quelques uns des 8 enfants du créateur du centre, goûter avec la fraterie et quelques uns des ouvriers qui construisent en ce moment le prototype des mobil-homes et découverte du lieu. Demain, je rencontre Zulma, la responsable de toute la partie communication, relations extérieures et qui anime pour le moment le réseau de tourisme solidaire dont fait partie le centre.

Mercredi : rendez vous à la gare de Retiro, pour prendre un train direction la banlieue plutôt huppée de Buenos Aires en direction du delta du Tigre. Je rencontre enfin Zulma qui nous accueille dans sa maison pour ce que je pensais être une session de travail...qui s'est au final transformée en une visite approfondie du quartier, et des villes de Martinez et de San Isidoro qui bordent le Tigre (endroit magnifique où les portenos viennent se reposer en fin de semaine et où je compte bien retourner très rapidement pour aller me balader au bord de l'eau, dans un espace où la nature reste encore plutôt protégée)

Ce début de semaine sera donc marqué par de nombreux rebondissements, entre non début de stage et découverte progressive de la ville, du centre culturel, des alentours et de la gastronomie locale!  

17 mai 2011

En route vers une nouvelle colocation!

Dimanche, journée de pré-déménagement! Après la feria artesanal de la Recoleta, j'enchaîne sur la feria de San Telmo, qui se trouve à quelques pâtés de maison de mon nouvel appart'! Elle est dans le même genre que sa cousine de Recoleta, mais plus touristique (il y avait quand même THE vendeur de mis-bas, cf photo ci-dessous ce qui vallait à lui seul le détour). J'ai pu croiser au hasard de la foule le sosie casi officiel de Carlos Gardel :

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le presseur d'orange à l'attirail le plus rustique :

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des bouquinistes, des danseurs de tango, un homme pris dans une bourrasque terrible

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des antiquaires...une faune bigarrée!

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Dans l'après midi, j'ai mis les voiles vers Puerto Madero, un quartier qui allie un port, des constructions ultra modernes, des immeubles en briques rouges (l'architecte était probablement lillois), une vieille frégatte du 19ème siècle : mélange des genres et des époques garanti!

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En s'éloignant un peu du centre ville, on arrive à la réserve naturelle Costanera Sur qui est le lieu privilégié des joggeurs, ornithologues et piques niqueurs du dimanche (avec en prime le long des berges un fort fumet de viande grillée qui s'échappe des Parrillas)

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La végétation est inhabituelle et la proximité de la ville rend le décalage Nature versus Gros immeubles moches encore plus saisissante!

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A ce qu'il parrait, on pourrait y voir des tortues et des ragondins...j'ai bien cherché mais j'ai vraiement rien trouvé, ca doit pas être l'époque. Par contre j'ai pu appercevoir le Rio de la Plata, niché entre des arbres et longé par une petite plage de cailloux bien venteuse...

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Ensuite, fin de la flânerie et passons aux choses sérieuses : déménager mes valises et vraiment déposer mes affaires quelque part. Je suis donc arrivée dimanche soir dans mon nouvel appartement et avec mes nouveaux colocataires, au nombre de trois pour le moment, mais quand la coloc sera au complet, on sera 9 dans l'appartement (vous verrez comme c'est joli d'ici peu, mais je ne veux pas provoquer de mouvement de foule vers Buenos Aires tout de suite...). Même si ca fait toujours un peu bizarre d'arriver et de se dire "c'est mon chez moi pour 7 mois", la buena onda est au rendez vous!

Lundi, aujourd'hui devait être ma première journée de stage...Jusque là tout va bien...Dimanche je m'inquiète quelque peu de ne pas avoir de nouvelles du centre culturel, j'envoie donc un mail. N'ayant pas de réponse, je téléphone lundi matin au numéro qui m'avait été donné "au cas ou". Je tombe sur une dame très gentille qui me dit qu'elle n'est pas du centre, qu'elle sait qui je suis mais qu'elle habite loin et que je dois la rappeler à midi pour savoir si en effet, je dois m'y rendre aujourd'hui ou attendre demain...Au final, j'ai eu un jour de vacances de plus et je ne vais visiter le centre culturel que demain à midi. Une belle et dure journée de travail en perspective!

J'ai donc profité de ce temps libre inesperé pour aller me balader dans Palermo, quartier que je n'avais pas encore pu visiter.Hormis l'avenue Santa Fe, vraiment moche car très très commerciale, il y  a pas mal de petits espaces verts, des jardins botaniques et des petits bancs pour se reposer et prendre le vert! Si l'on s'éloigne plus vers Palermo Viejo on fait une plongée directe dans la branchitde portena, branchitude plutôt bobo il faut l'avouer, petits cafés, vêtements ethniques, restos des quatre coins du monde, restos sans gluten (pour Alex). Des petites rues pavées et bordées d'arbre où il fait bon se promener et flâner!

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Et comble du luxe, en cherchant un peu j'ai pu trouver un genre de bar-resto-épicerie qui vend des produits bios et végétariens...j'ai trouvé des steacks de soja au pays de la viande...I did it!

16 mai 2011

Des bombillas plus atypiques sur le marché de la Recoleta...

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16 mai 2011

Les bombillas de maté avec le graveur de bombillas

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16 mai 2011

Joueurs de foot en herbe à côté de la Bombonera

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